Malgré tous nos efforts, les rêves que nous avons pour nos vies ne se réalisent pas toujours. Une relation peut s’effondrer; les aspirations à une carrière ou à la parentalité peuvent ne pas se concrétiser; une maladie chronique ou une blessure peut limiter ce que nous pouvons faire.
S’adapter à des changements permanents et indésirables peut être écrasant. Dans le vide laissé par ce qui a été perdu, il peut être difficile d’imaginer un chemin alternatif qui nous comblera comme l’autre pourrait le faire. Mais les études [1] suggèrent que nous sommes souvent plus résilients que nous ne le pensons et que le bonheur peut être possible d’une manière que nous n’aurions jamais imaginée. Voici quatre stratégies qui peuvent nous aider à adopter une vie différente de celle que nous avions planifiée.
Nous pensons généralement au deuil dans le contexte du décès d’un être cher. Bien que différents, d’autres types de pertes peuvent également causer du chagrin, mais ne sont souvent pas reconnus. Une étude [2] a révélé que lorsque le deuil n’est pas reconnu comme légitime dans une situation donnée, les personnes qui souffrent sont susceptibles de recevoir moins de soutien, ce qui peut nuire à leur santé mentale. Dans un premier temps, le simple fait de reconnaître qu’une expérience est une perte douloureuse digne de compassion peut aider.
Les pensées d’une perte ont tendance à apparaître partout. Après une rupture, par exemple, il peut sembler que tout le monde est heureux. Mais la perception que nous avons de la vie des autres peut être faussée, car les gens se sentent souvent plus à l’aise à partager les bonnes choses tout en se gardant de communiquer les choses les plus difficiles. Ce déséquilibre nous amène à sous-estimer la souffrance des autres, selon une étude [3], ce qui peut nous faire nous sentir plus isolés et moins satisfaits de notre propre vie. Reconnaître que nous n’avons pas toujours une image complète peut non seulement nous aider à être plus attentifs mais aussi à soutenir les autres ; cela peut aussi nous aider à nous sentir moins seuls avec nous-mêmes.
Tout comme il est important de se donner la permission de faire son deuil, sans date d’expiration, il est tout aussi important de se donner la permission d’être heureux, malgré la probable petite voix dans nos têtes disant que c’est inconcevable. Après certains types de perte, certaines des activités qui nous ont apporté de la joie peuvent ne plus être praticables, mais nous pouvons trouver d’autres sources de joie dans de nouvelles activités, ou une joie plus profonde dans les anciennes. Une étude [4] suggère que la capacité de savourer des expériences positives, aussi simple qu’elles puissent être, comme passer du temps dans la nature ou prendre un bon repas, est associée à un plus grand bien-être. Savourer implique d’être présent, de prêter attention à ce que l’on vit et d’apprécier le plaisir que cela nous procure.
On peut rêver d’une vie calme comme un fleuve, mais une vie avec des défis inattendus peut aussi s’avérer plus significative. Des recherches récentes [5] ont démontré que lorsque les gens imaginent leur vie telle celle d’un héros, un type de structure d’histoire vu dans de nombreux livres et films populaires, ils sont mieux à même de rebondir dans les moments stressants et de ressentir un plus grand sens de la vie. Ce cadre narratif implique qu’un protagoniste est appelé à l’aventure, affronte des obstacles, et est transformé par de nouvelles expériences et relations. Vu sous cet angle, ce qui commence à ressembler à une tournure dévastatrice des événements pourrait finir par être l’appel à l’aventure qui déclenche un nouveau voyage.
La vie que nous avions planifiée était peut-être formidable, mais sans garantie de bonheur. Même les personnes qui obtiennent tout ce qu’elles veulent ne sont pas à l’abri de la déception et du regret. Une vie inattendue manque de prévisibilité ou de facilité mais en revanche elle apporte des possibilités, y compris la possibilité que contre toute attente, d’une manière que nous n’aurions jamais pu prévoir, elle finisse par être la vie que nous voulions.
References
[1] https://psycnet.apa.org/doiLanding?doi=10.1037%2F0003-066X.59.1.20. Bonanno, G. A. (2004). Loss, trauma, and human resilience: Have we underestimated the human capacity to thrive after extremely aversive events? American Psychologist, 59 (1), 20–28.