La France a voté une proposition de loi à l’Assemblée Nationale fin novembre 2018 visant à interdire les violences éducatives ordinaires dont fait partie la fessée, alors que 85% des français reconnaissent encore avoir recourt à la fessée. En Belgique, une loi existe interdisant toute forme de violence vis-à-vis des enfants mais ne stipule pas explicitement la fessée.
Le but de la loi française est de responsabiliser les parents et d’interdire toute violence physique ou psychologique envers l’enfant. L’objectif n’est donc pas d’envoyer en prison les éducateurs ou les parents, ayant recours à la fessée, mais bien de sensibiliser les adultes qu’il y a d’autres moyens que la violence physique ou psychologique.
D’autres pays ont déjà interdit la fessée
La France n’est que le 32 pays des 43 membres du Conseils de l’Europe à légiférer sur la fessée. Sans surprise, la Suède était le premier pays à lancer cette interdiction, et cela en 1979, soit 39 ans avant la France ! La Finlande a emboîté le pas. L’Allemagne en a fait de même en 2000. Suivi par la Bulgarie. En 2007 c’est l’Espagne et le Portugal qui font de même. En 2014, c’est au tour de l’Estonie.
Pour ou contre la fessée ?
Pour certains la fessée reste acceptable. Pour d’autres, cela n’est plus de notre temps. Les arguments sont multiples : la fessée retire l’intégrité de l’enfant, cela l’humilie, cela n’apporte rien de constructif à l’enfant, …
« Une petite fessée de temps à autre cela n’a fait de mal à personne », voilà bien une rengaine que nous avons souvent entendue. D’autre part Publilius Syrus, écrivain latin d’origine Syrienne, avait parmi ses citations : « la violence est l’arme des faibles». Et il est vrai que nous avons vite recours à la fessée quand on est fatigué et exaspérée. Mais cela justifie-t-il la fessée?
Selon Yapaka, programme de prévention de la maltraitance de la Fédération Wallonie-Bruxelles, légiférer l’interdiction de la fessée enverrai un très mauvais signal aux parents. Expliquer qu’est-ce qui aide un parent à éduquer aujourd’hui son enfant serait une meilleure approche.
D’après Bruno Humbeeck, psychopédagogue à l’université de Mons, il faut voir l’impact psychologique sur l’enfant en plein développement. Il faut de la nuance. Cela dépend de comment l’enfant interprète la fessée.
Les spécialistes préconisent le dialogue et l’écoute entre parents et enfants pour un meilleur rapport familiale.