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Elementa fait connaître l’art-thérapie en Belgique, en France et en Suisse Quand notre âme se raconte à travers un dessin

Elementa fait connaître l’art-thérapie en Belgique, en France et en Suisse Quand notre âme se raconte à travers un dessin

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Elementa fait connaître l’art-thérapie en Belgique, en France et en Suisse. Quand notre âme se raconte à travers un dessin

L’histoire commence dans les années 40, en Angleterre. L’artiste Adrian Hill est hospitalisé dans un sanatorium pour cause de tuberculose. Durant sa longue période de réhabilitation, Hill passe son temps à peindre. Et les médecins remarquent, de leur côté, une accélération de sa récupération et un état général de bien-être. Du coup, ils demandent à Adrian Hill, une fois remis, de venir faire de la peinture avec les autres patients. En 45, Adrian Hill publie «Art versus Ilness», où apparaît pour la première fois l’expression «art thérapie».

La découverte ne s’est pas imposée en un seul coup de pinceau, bien sûr, mais aujourd’hui, l’Angleterre compte un millier d’art-thérapeutes sur le registre d’état des praticiens. Les Etats-Unis suivent de très près, et les pays européens marquent un intérêt grandissant pour la méthode. Quant aux pays francophones, ils restent encore un peu à la traîne mais cela risque de changer.

Notamment grâce à Elementa, atelier partagé entre la France et la Belgique, qui offre depuis peu une formation en art-thérapie, sous la direction de Geoff Troll, plasticien aussi diplômé en art-thérapie à la faculté de médecine de Tours.

Concrètement, l’art-thérapie, c’est quoi? Utiliser l’expression artistique telle que la peinture, la danse, la musique ou encore la manipulation de marionnettes afin d’accéder à une meilleure connaissance de soi, un mieux-être psychologique, un équilibre psychique, une amélioration des relations interpersonnelles.

Comme Freud utilisait les rêves, l’art-thérapie utilise l’expression artistique. Mon boulot, confie Geoff Troll, dans son délicieux accent british, est d’accompagner les gens pour leur permettre de se libérer, de se découvrir. A travers le jeu, la réacquisition de repères, on peut ritualiser les passages. Même si le patient ne va pas mieux après l’art-thérapie, il a acquis le pouvoir de porter les choses lourdes de la vie. Nous sommes là pour aider les personnes à trouver leur propre vérité.

L’art-thérapeute n’est pas mieux qu’un autre ergothérapeute ou psychologue… Il apporte son petit grain de sel pour compléter la démarche.

L’ART-THÉRAPIE

CONTRE LES FRUSTRATIONS

Mais peut-être vous demandez-vous qui peut recourir à l’art-thérapie. Faut-il savoir dessiner ou danser pour y accéder? Eh bien, justement pas! S’il est un public plus difficile à soigner en art-thérapie, c’est justement celui des artistes qui ont opté pour cette voie d’expression mais n’ont pas spécialement envie de l’utiliser comme thérapie. Parfois, il a suffi de créer pour que l’artiste fasse sortir quelque chose qui sommeillait en lui. En art-thérapie, il faut une tierce personne: la personne, le thérapeute et l’expression choisie. C’est à travers le transfert et le contre-transfert qu’on peut obtenir quelque chose.

L’art-thérapie est en fait, surtout, accessible à tout un chacun, qu’il soit écolier, boulanger, secrétaire, chômeur ou pensionné. Elle est utilisée dans le domaine psychiatrique mais aussi dans les domaines où il existe beaucoup de frustrations, comme dans les prisons où le futur n’existe parfois plus, pour les personnes handicapées, les maisons de retraite…

Quels résultats l’art-thérapie obtient-elle? Je ne peux pas prétendre guérir les psychoses, mais si je peux aider quelqu’un à prendre contact avec le monde autour de lui, à être moins angoissé, c’est fabuleux. Pour les gens qui ont simplement des conflits familiaux, l’art-thérapie peut les aider à ouvrir des voies, à communiquer à nouveau. L’art-thérapie peut agir très vite.

Et qui peut devenir art-thérapeute? Les gens qui s’orientent vers l’art-thérapie peuvent venir des beaux-arts ou du psycho-social, être des infirmières en psychiatrie, des médecins, des assistants sociaux. La formation peut aller jusqu’à trois ans. Au départ de la formation, on va se découvrir soi-même, on fait une auto-art-thérapie.

A Bruxelles, notre groupe comprend une Danoise, une Ghanéenne, une Parisienne, des Belges. Et les professions peuvent aller de juriste à membre du Marché commun. C’est un brassage ethnique et culturel fantastique! En fonction du parcours de chacun, la formation complète les connaissances en art ou en psychologie, apporte méthodologie et expérience pratique par des ateliers.

Evidemment, comme l’ostéopathie, l’homéopathie ou l’acupuncture, l’art-thérapie doit essuyer les remarques désagréables d’artistes (du genre: «Les art-thérapeutes sont des artistes ratés.») et de psychologues («Qu’est-ce que ces méthodes de sorcières?») peu ouverts. Mais l’art-thérapie commence à acquérir ses lettres de noblesse et à être défendue par des convaincus convaincants qui éloignent toute tentation de classer l’art-thérapie parmi les sectes ou le charlatanisme.

Il ne reste plus qu’à répandre davantage la rumeur afin que l’on puisse choisir de se soigner par art-thérapie ou non. D’abord, la personne peut en parler avec son médecin traitant ou un psychiatre pour voir si eux connaissent un art-thérapeute. Mais pour le moment, en Belgique, il n’existe pas énormément de reconnaissance officielle. Mais, comme pour la France, beaucoup de personnes travaillent déjà dans cette direction.

CHRISTELLE PROUVOST

Elementa, centre de formation en art-thérapie, à Etainhus, en France, tél.: 0033-2.35.93.17.12. Contact en Belgique auprès de Nancy Gachet (permanence téléphonique le vendredi de 17 à 20 heures) au 02-374.70.36.


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