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Technique F.M. Alexander

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En résumé

F.M. Alexander LesPraticiens.beLa technique F. M. Alexander permet à chacun d’apprendre à se défaire de certaines habitudes d’utilisation de soi qui interfèrent avec le fonctionnement naturel de l’organisme dans toutes les activités quotidiennes. Ces habitudes sont activées par la personne sans qu’elle s’en aperçoive (il s’agit par exemple du raccourcissement chronique du cou, des lombaires, le rétrécissement de la cage thoracique, etc.), ce qui altère le fonctionnement général de l’organisme (respiration, digestion, circulation, etc.), diminue l’efficacité, crée de la fatigue et peut avoir des conséquences lourdes à plus ou moins long terme sur la santé. La technique Alexander est une méthode d’éducation et ne s’apparente pas à une technique de relaxation ou une forme d’exercice.

La technique F. M. Alexander tire son nom de Frederick Matthias Alexander, acteur australien qui a commencé à formuler ses principes entre 1890 et 1900.

Des personnes célèbres ont étudié la technique Alexander, pour n’en citer que un, le prix Nobel 1973 de médecine et de physiologie Nikolaas Tinbergen.


Description plus élaborée

Introduction | Procédé | Bénéfices | Efficacité

Introduction

La technique Alexander enseigne la capacité à faire un nouveau choix en ce qui concerne la façon de s’utiliser en dépit des schémas habituels établis. La méthode permet de choisir consciemment comment répondre à un stimulus plutôt que de réagir trop rapidement et de façon non appropriée. La technique Alexander est enseignée généralement sous forme de leçons individuelles avec un enseignant utilisant de façon spécialisée le contact des mains ainsi que les instructions verbales. La technique est aussi enseignée sous forme de master-classes ou d’ateliers, pouvant s’ouvrir sur des leçons individuelles courtes afin de servir d’exemple au reste de la classe. Il est généralement recommandé de prendre un minimum de 10 à 40 leçons. Ce travail s’applique à toutes nos activités quotidiennes (être debout, assis, se reposer, s’asseoir, se lever, se pencher, marcher, parler, etc.) ou dans des activités plus spécifiques (professionnelles, artistiques et sportives). Les progrès se font grâce à la rééducation de l’appréciation sensorielle. La technique s’appuie sur la conscience de la proprioception et fait appel à la pensée pour encourager une dynamique d’expansion dans le corps. Le travail d’apprentissage permet le rétablissement graduel d’une coordination naturelle de toutes les articulations entre elles avec une attention particulière donnée à la mobilité de l’articulation atlanto-occipitale (entre la tête et le cou).

La formation pour enseigner la Technique Alexander dure de trois à quatre ans, avec un minimum de 1 600 heures de cours. La plupart de ce temps est consacré à un travail intensif sur soi-même selon les principes établis par F. M. Alexander, et par un apprentissage rigoureux de la manière dont un professeur doit utiliser ses mains dans son enseignement.

Procédé

F. M. Alexander a développé plusieurs thèmes dans ses livres afin de décrire son propre cheminement initial et la manière d’enseigner sa technique.

La reconnaissance des habitudes

F. M. Alexander est parti de l’hypothèse qu’il faisait quelque chose de différent lorsqu’il récitait par rapport à la situation où il parlait normalement. Il s’est observé dans un miroir pendant qu’il déclamait et s’est aperçu qu’il avait une tendance à envoyer la tête vers l’arrière et vers le bas et que cette tendance, bien qu’existante, était moins prononcée lorsqu’il parlait normalement. Il a supposé que cette habitude pouvait interférer avec le fonctionnement de sa voix et de sa respiration et ainsi être la source de son problème, ce qu’il a confirmé ensuite puisqu’en changeant sa manière habituelle de faire, ses problèmes vocaux et respiratoires ont disparu. Il a également observé que son habitude d’envoyer la tête vers l’arrière et vers le bas était associée à d’autres habitudes : celle de raccourcir son torse, de lever la poitrine, de creuser son dos, d’agripper le sol avec ses pieds. Ceci lui a permis d’entrevoir le caractère global et non spécifique du problème auquel il était confronté. De plus il a découvert que l’usage global qu’il faisait de lui-même était déterminant non seulement dans sa pratique vocale mais aussi dans toutes ses activités.

L’appréciation sensorielle erronée

Au début de ses recherches, F. M. Alexander pensait qu’il pourrait facilement arrêter ce qu’il avait pu observer dans le miroir comme étant la cause probable de ses problèmes de voix et de respiration. Or, il s’est aperçu qu’il ne pouvait pas se fier à ses sensations pour changer son attitude : chaque fois qu’il croyait ne plus envoyer sa tête vers l’arrière et vers le bas et raccourcir sa stature, une observation dans le miroir lui prouvait que ce n’était pas le cas. Il en a donc déduit qu’il ne pouvait pas utiliser son appréciation sensorielle pour changer car celle-ci était biaisée par ses habitudes, la sensation le ramenant toujours vers ce qu’il connaissait, c’est-à-dire son habitude, et non vers l’inconnu.

Le contrôle constructif conscient

F. M. Alexander a insisté sur la nécessité d’utiliser une approche raisonnée dans le cadre d’une rééducation globale car les sensations ne peuvent pas servir de guide dans un premier temps. L’apprentissage proposé consiste à sortir de l’habitude en se demandant consciemment, quelle que soit l’activité, de ne pas interférer avec les relations naturelles dynamiques de la structure musculo-squelettique. Par ce procédé, les sensations deviennent graduellement de plus en plus fiables.

Aller droit au but sans penser aux moyens ( « end-gaining » en anglais)

Alexander décrit une tendance universelle à se précipiter pour accomplir quelque chose sans penser aux moyens internes les plus efficaces (means-whereby en anglais) qui permettront d’arriver au but. Les mêmes moyens habituels sont alors utilisés perpétuellement de manière automatique sans en être conscient, comme Alexander avant qu’il n’observe minutieusement sa façon globale de s’utiliser.

Inhibition

Ce terme est utilisé pour décrire la possibilité de ne pas agir sans avoir consciemment choisi les moyens les plus appropriés pour accomplir une action. L’élève apprend à refuser de réagir de manière automatisée à un stimulus, c’est-à-dire selon son habitude, pour considérer des moyens qui vont lui permettre de réagir de manière plus avantageuse, c’est-à-dire un meilleur usage de soi. Il n’y a pas de lien entre l’inhibition d’Alexander et la signification actuelle du terme inhibition héritée des travaux de Sigmund Freud : l’inhibition d’Alexander n’est pas répressive, elle offre au contraire une possibilité de se libérer d’habitudes limitantes.

Directions

L’élève apprend à se donner par la pensée et de manière coordonnée, plusieurs ordres en même temps afin d’encourager des directions antagonistes naturelles dans son corps. Ces ordres ou « directions » sont avant tout pensées de manière préventive afin de décourager l’habitude qui consiste à réagir en se rétrécissant.

Contrôle premier

F. M. Alexander a observé l’existence d’un « contrôle premier », c’est-à-dire une relation nécessaire entre la tête, le cou et le dos pour une coordination globale optimale. Cette relation, encouragée par la pensée n’est pas une position. Elle est plutôt déterminée par une certaine distribution tri-dimensionnelle de tension et de compression dans le réseau musculo-squelettique. Cette distribution apporte à la fois une structure portante et une liberté pour le mouvement. Le contrôle premier permet un allongement, un élargissement du tronc et une libération des articulations.

Unité psychophysique

F. M. Alexander s’est rendu compte qu’il pourrait résoudre son problème de voix en changeant sa conception mentale de la coordination des différentes parties de son corps entre elles et non en modifiant de manière directe sa posture sans changer ses conceptions : il ne pouvait pas changer en mettant une séparation entre le physique et mental. Il a souligné à maintes reprises l’importance de l’unité psychophysique dans le processus de l’apprentissage.

Bénéfices

La technique F.M. Alexander compte les bénéfices suivant :

  • Prévenir et soulager diverses douleurs associées à une mauvaise utilisation du corps.
  • Mieux réagir aux situations stressantes en évitant les tensions excessives.
  • Améliorer la santé physique et psychique.
  • Améliorer la coordination.
  • Retrouver plus d’aisance, de fluidité dans les mouvements.
  • Retrouver un meilleur équilibre.
  • Améliorer les performances artistiques ou sportives (acteurs, musiciens, chanteurs, etc).

La technique F. M. Alexander ne se substitue pas à la médecine conventionnelle. Sa spécificité est d’appartenir au domaine de l’éducation tout en apportant d’indéniables effets thérapeutiques.

Ceux qui mettent en pratique les principes de cette technique rapportent souvent qu’elle leur permet d’augmenter leur capacité à clarifier leur pensée, à être objectifs sur eux-mêmes et à se libérer de limitations qu’ils s’imposaient sans le savoir. La technique Alexander est également perçue comme une façon de diminuer les efforts dans les mouvements et de pouvoir ainsi être plus efficace tout en se fatiguant moins vite avec la sensation d’être plus jeune et de se déplacer plus gracieusement.

La technique Alexander fait partie intégrante des programmes de formation d’école de danse, de théâtre, de cirque, de musique, de chant et de quelques sports olympiques. Parmi ses écoles, on peut citer le conservatoire de musique de Bruxelles, la Julliard School of Performing Arts de New York, la Royal Academy of Dramatic Arts de Londres. En France, elle est enseignée à l’Orchestre national de Lille (ONL)5, au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP), à l’École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT) à Lyon5, à la Maîtrise de Radio-France, au Centre de formation des enseignants de la musique (CEFEDEM) de Normandie et dans quelques conservatoires de province (à Annemasse par exemple).

Pouvant convenir à n’importe quel niveau de pratique, elle est aussi utilisée en termes de ré-éducation du mouvement et de gestion de la douleur dans le but de compléter un rétablissement à la suite d’un accident.

Bien que la technique Alexander soit considérée dans son champ de pratique essentiellement à titre éducatif — enseignée dans une relation d’étudiant/enseignant, et non pas comme un mode de traitement entre un client et un praticien — elle est considérée par le système de santé du Royaume-Uni comme une alternative et un complément à de nombreux traitements médicaux. Ainsi la technique Alexander est préconisée dans les cas suivants : maux de dos, maux de tête, douleurs musculo-squelettiques, insomnie, bégaiement, perte de la parole ou de la voix, problèmes de posture ou d’équilibre, difficultés de motricité rencontrées au cours d’une grossesse, rétablissement d’une blessure en complémentarité avec un traitement suivi en physiothérapie, perte de mobilité coordonnée entraînée par la maladie de Parkinson, etc.

La technique Alexander est aussi connue pour aider les interprètes à se défaire du trac ou appréhension de la scène, de l’anxiété d’exécution, au-delà d’un présumé « manque de talent », et d’aiguiser le discernement et la capacité descriptive. Elle aide aussi à contrôler des réactions indésirables, prévenir les phobies et éviter la dépression.

Les élèves décrivent souvent l’effet immédiat d’un cours de technique Alexander par une sensation inhabituelle de légèreté. Pendant les cours, la plupart rapportent un résultat concernant la sensation d’être plus présent, ou plus à l’aise dans leurs mouvements. Les autres expériences décrites incluent la perception modifiée de la voix ou de l’environnement, un changement dans l’image que les élèves ont d’eux-mêmes.

Efficacité

Les résultats sur la technique Alexander en neurosciences et d’autres recherches en laboratoire menées actuellement sur les effets et la fonction de mouvement du corps ont réussi pour l’instant à obtenir des fonds d’aide (plus de détail sur le site web britannique de l’organisation professionnelle de la technique Alexander basée au Royaume-Uni, STAT). La communauté médicale du Royaume-Uni est convaincue de son efficacité.

Les articles de Frank Pierce Jones détaillant sa recherche ont été recueillis dans une édition datant de 1997.

En 2002, Stalibrass et al. ont publié les résultats d’une étude contrôlée significative sur l’efficacité de la technique dans le traitement de la maladie de Parkinson. Quatre indicateurs ont été utilisées pour évaluer le changement dans la progression de la maladie. Selon ces quatre indicateurs, la technique Alexander était plus efficace que les autres traitements, à un degré statistiquement significatif. Ceci prête, de façon évidente, un certain poids à l’efficacité de la technique, mais des études plus poussées devront suivre.

En 2005, Cacciatore et al. ont trouvé que la technique améliore la posture en réduisant la douleur du bas de son dos.

Enfin en 2008, l’efficacité de la technique Alexander a été vérifiée dans une étude comparative publiée en août 2008 dans le British Medical Journal. Cette étude compare l’efficacité des massages et de la technique Alexander sur des personnes souffrant de douleurs lombaires chroniques. La technique Alexander s’est avérée la plus efficace pour soulager les douleurs sur le long terme. L’étude a également montré qu’une amélioration était constatable à partir de 6 séances.

Un rapprochement a actuellement lieu entre les sciences cognitives et la technique Alexander afin d’explorer la notion d’unité entre le corps et l’esprit, en anglais : Embodied mind. Une première expérience d’échanges a déjà eu lieu en 2012, patronnée et en partie financée par le laboratoire CREA (Centre de recherche en épistémologie appliquée) de l’École polytechnique (université Paris-Saclay). Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Technique Alexander de Wikipédia en français (auteurs)